Quel est le point commun entre Omar Sy, Jimmy Fallon, Stephen Curry, Eminem, Post Malone ou encore Shaquille O’Neal ?

Vous ne voyez pas ? Je vous laisse encore quelques instants …  Vous donnez votre langue au singe ?

Parce que oui c’est bien de cela qu’il s’agit, ils sont tous, les heureux propriétaires d’un NFT unique représentant un singe qui s’ennuie. 

Il sont membres du Bored Ape Yacht Club (BAYC), ou en presque français le « Yacht club du singe qui s’ennuie ».

Le BAYC quésaco ?

Le Bored Ape Yacht Club (BAYC) a été créé en avril 2021 par la start-up américaine Yuga Labs et consiste en une collection de 10 000 créations destinées à être vendues sous forme de NFT frappés sur la blockchain Ethereum, dont la cryptomonnaie native est l’ETH ou Ether.

Dans le cas de BAYC, chaque création est la représentation graphique d’un singe à l’air désintéressé. Toutes les créations sont uniques, chaque singe a ses propriétés propres (types de fourrure, expressions faciales, vêtements, etc.), aucun primate ne ressemble à un autre.

Une fois acquis l’acte de propriété numérique de votre singe qui s’ennuie, vous l’utilisez comme bon vous semble dans le monde virtuel fictif, le métavers. Ainsi plusieurs propriétaires, à l’instar d’Eminem ou de Stephen Curry, ont décidé de remplacer leur photo de profil sur compte Twitter par leur avatar de singe. Buzz assuré à chaque fois !

Cerise sur la banane, en achetant l’un de ces avatars, vous obtenez une carte d’adhérent qui ouvre les portes d’une messagerie réservée au seul membre. Une fois votre chèque numérique débité,  vous pourrez donc directement défier Jimmy Fallon à un concours de grimaces. 

Et ça se vend ? 

Je veux mon neveu !

Le jour du lancement officiel, il n’a fallu que 12 heures pour épuiser le stock des 10 000 NFT de singes. Vendus à un prix initial de 0,05 éther, soit environ 170 euros, le singe le moins cher se négocie aujourd’hui à plus de 53 ETH (180 000 euros). Quant à Eminem, il a dû débourser la somme de 400 000 euros (119 ETH) pour obtenir le sien. Encore loin du record détenu par un primate ennuyé vendu à plus de 3 millions d’euros (888 Ethers). Point de monnaie de singe à l’horizon.

Autre preuve de réussite s’il en fallait, en septembre la fameuse maison d’enchères Sotheby’s a déclaré avoir vendu une collection de 101 singes pour la rondelette somme de 21 millions d’euros (6211 ETH).

La planète des singes
Vous vous dites peut-être que ça n’est pas pour vous, que vous ne vous ferez pas bananer par cette nouvelle mode. 

Et bien détrompez-vous ! 

Les singes qui s’ennuient sont en train d’envahir le monde. Plusieurs marques grand public se sont déjà emparées du phénomène. Et il y en a pour tous les goûts. 

Les sportifs et les fans de la sape seront ravis d’apprendre qu’ Adidas a décidé de rejoindre Nike dans le métavers en actant une collaboration avec le club des singes. Les primates pourront arborer des baskets, des joggings, des t-shirts aux couleurs de la marque.

Pour les fans de musique, Universal Music Group a annoncé avoir investi dans le métavers en signant un groupe musical composé de Bored Apes. Et l’un des plus grands producteurs de disques à succès a déjà créé une société de divertissements qui va utiliser les NFT de BAYC.

Rien ne les arrête ! Un singe s’est même retrouvé en couverture d’une édition limitée de Rolling Stone Magazine, rendant ainsi public un accord entre le célèbre magazine et le BAYC.

Et pour 2022, on annonce déjà un jeu, une série, une collaboration avec Apple et pourquoi pas le cinéma ! 

Malin comme un singe
La start-up Yuga Labs n’est pas aussi désintéressée que ses singes. Elle propose, en sus, des versions évoluées, des singes qui s’ennuient mais mutants (Mutant Ape  Yacht Club) ou des chiens (Kennel) qui imitent l’humeur des singes ( Bored Ape Kennel Club).

Des questions se posent sur combien de temps les singes parviendront-ils à divertir le plus grand nombre ? D’autres se demandent si les NFT de primates ne sont pas déjà prisonniers d’une bulle spéculative qui éclatera un jour ou l’autre ? Et  certaines critiques s’élèvent contre cette jungle numérique, simple passe-temps pour les plus riches. 

Toujours est-il que les NFT permettent à des communautés humaines de se retrouver. Des événements et des rencontres ont été organisés à New York, Hong Kong ou à Londres.
Les NFT sont peut-être les prémices de la propriété numérique, mais ils ont le mérite de proposer une avancée dans la certification des biens virtuels. Ça ne serait pas la première fois que l’homme enverrait un singe en éclaireur. De même, les cryptomonnaies travaillent à limiter leurs frais de transaction ainsi que leur impact sur l’environnement. 
Enfin, le prochain afflux de nouveaux consommateurs sur ce nouveau business du NFT entraînera une diversification des produits et de leur prix. Demain, changer de profil sur les réseaux sociaux consistera peut-être à acheter son NFT unique à 20 ou 50 euros (à 0,005 ETH ou 0,01 ETH).

Pour l’instant la success story des singes se poursuit… Reconnaissance réservée aux plus grands, la start-up Yuga Labs vient de mettre en demeure pour plagiat deux sociétés concurrentes. Le procès, s’il a lieu, sera lui bien dans le monde réel avec des réparations sonnantes et trébuchantes à n’en pas douter.

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