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Web 3.0, NFT, cryptomonnaie vers l’internet de demain ? – Interview de Laurent Silva (Melting Capital) – Partie 1

Laurent Silva est le cofondateur, avec son ami Thierry Dusautoir, de Melting Capital, la société d’investissement qu’ils ont créée pour dénicher des pépites Tech des écosystèmes bouillonnants de la France et du continent africain.
Laurent crée, dirige et investit depuis plus de 20 ans dans des entreprises Tech en Amérique du Nord, où il vit. Mordu d’art contemporain, il est un collectionneur averti. Père et mari comblé, il se dit ceinture noire de la vie simple.
Depuis quelque  temps, le web 3.0, les NFT, la blockchain et les crypto-monnaies sont devenus son nouveau laboratoire d’expérimentation.
Il nous fait le plaisir d’un entretien sans langue de bois.

Même si nous sommes en février, nous vous souhaitons une bonne année 2022. Que peut-on vous souhaiter pour cette nouvelle année et quelle est votre  bonne résolution  ?

On peut me souhaiter de faire des bons choix, de m’entourer des bons entrepreneurs et que les bonnes entreprises nous contactent avec Thierry pour qu’on puisse les accompagner et créer de jolies sociétés avec un bel impact.
J’ai pris une méga résolution, j’ai décidé de prendre plus de temps pour m’occuper de ma famille. J’ai trois enfants, trois garçons et j’ai décidé, bien que j’estime qu’elles soient de bonnes entreprises, d’arrêter Facebook et Instagram. L’algorithme est plus fort que moi et je veux passer plus de temps à faire du sport avec mes gamins.

On entend beaucoup parler de Web 3.0, est-ce que vous pouvez nous donner votre définition du Web 3.0 ?

Alors ça, c’est compliqué ! Le Web 3 pour moi, c’est un Internet décentralisé. qui est détenu par les utilisateurs et les développeurs et qui est régi par des token et des crypto-monnaies. C’est aussi un internet décentralisé sur la blockchain.

Le web 3.0 s’adresse à tout le monde ou est-il réservé qu’aux initiés ?

Je vais être honnête. Au début, les plateformes n’étaient pas si faciles d’accès et créer une crypto monnaie n’est pas à la portée de tout le monde. Donc initialement, c’était pour les initiés, pour les gens qui sont dans la tech, pour des gens un peu fortunés, qui ont du temps et qui ont les moyens d’être initiés à ces nouvelles technologies.
Avec l’arrivée de plateformes comme Coinbase et Crypto.com le secteur s’est démocratisé. De plus en plus de néophytes commencent  à s’y intéresser. Ça ne fait pas longtemps que le secteur s’ouvre au plus grand nombre.

Qu’est-ce que va changer le web 3.0 dans notre vie de tous les jours ?

Principalement plus de transparence et plus de sécurité pour les transactions sur Internet. En tout cas, c’est un des objectifs qui revient le plus souvent. Et même si le chemin est encore long, (oui il y a encore beaucoup de choses à améliorer,) je pense qu’en encourageant la décentralisation, ce sont les utilisateurs qui seront gagnants parce qu’ils auront davantage de pouvoir.

Ce qui peut effrayer les gens avec les web 3.0, les crypto, les NFT, la blockchain c’est l’aspect immatériel. Comprenez-vous ces craintes ?

C’est vrai, beaucoup de gens critiquent l’aspect immatériel. Mais je serais plus nuancé. Je m’explique : aujourd’hui, sur Internet, il est déjà possible de réaliser des transactions complètement dématérialisées. On vit dans un monde qui est déjà dématérialisé.

Sur le Web 3.0, typiquement, les transactions se passent uniquement entre le vendeur et l’acheteur. Il n’y a pas de troisième partie, pas de garant, pas d’assureur. Alors oui, ça va vite. Les transactions sont réalisées en une nanoseconde mais si ça se passe mal il n’y personne auprès de qui te plaindre.

C’est donc à chacun de vérifier qui se trouve derrière les plateformes. A chaque fois que je m’investis ou que j’investis dans des projets NFT ou dans de la crypto monnaie, je me renseigne pour savoir quelles sont les sociétés derrière. Sont-elles légitimes, quels projets ont-elles déjà réalisées ?

La décentralisation : oui, absolument, mais ça n’empêche pas de faire attention !

Je ne donne pas de conseils, mais j’alerte sur le fait qu’avant de se lancer, il faut se documenter, s’éduquer, apprendre en lisant ou en écoutant certains médias. Il n’y a pas forcément de pièges, mais il faut être informé, surtout que c’est tout nouveau, c’est encore le début. Il n’y pas plus de fraudes sur le web 3.0 que sur le web 2.0, Il faut juste être sur ses gardes, ça a toujours été le cas sur Internet . 

Une autre critique courante faîte aux crypto, c’est leur impact sur l’environnement, qu’en pensez-vous ?

Déjà le Web 2.0 avec ses serveurs ne faisait pas que du bien à la planète. C’est vrai que pour l’instant l’empreinte carbone des crypto n’est pas bonne. Mais les plateformes travaillent ardemment sur ce point. Ensuite au cours d’une transaction NFT il y a des indicateurs sur l’empreinte carbone de l’opération. 

Les acheteurs peuvent avoir une démarche responsable et acheter des NFT quand l’empreinte carbone est faible. C’est comme dans la vie de tous les jours, les gens doivent aussi se responsabiliser. 

Les NFT et les crypto-monnaies atteignent des sommes vertigineuses, pensez-vous qu’ils soient bloqués dans un bulle spéculative qui se dégonflera un jour ou l’autre ?

On est sur un marché hyper volatil, très instable. Les cryptos sont en difficulté en ce moment, certains médias annoncent l’hiver de la crypto. Encore une fois, c’est pour ça qu’il faut faire très attention dans ce secteur. Par exemple,  j’ai vu que 0,01 % des propriétaires de bitcoin détiennent 27 % de la totalité des bitcoins.  Donc il n’est pas absurde de penser que le marché peut être manipulé. 

J’ai envie de croire que comme la démocratisation du web 3.0 est  lente,  les choses vont se mettre en ordre au fur et à mesure. 

Je pense que les bons projets NFT, comme tous les bons projets de société, vont résister et survivre. Il va avoir du tri. Ça me fait penser à Facebook ou Google qui ont survécu à la crise de la bulle Internet. L’adoption des NFT par les grandes marques, les grands entrepreneurs, les très grosses entreprises, les gros investisseurs font que c’est une réalité. La blockchain, c’est une réalité. Maintenant, c’est un marché spéculatif, ça c’est vrai.

 

Un petit jeu pour finir. Une sorte de portrait chinois revisité. Comparons les nouvelles technologies aux animaux.

Si le Web 3.0 était un animal ?

Un taureau qui casse tout sur son passage. En ce moment, tout le monde en parle. Donc un taureau qui casse tout sur son passage mais dont on ne connaît pas encore les dégâts.

Si le métavers était un animal ?

Un animal qui n’existe pas. Donc une licorne. On ne peut pas la toucher, elle est immatérielle, mais ça donne envie de savoir, de la regarder et d’y participer. 

Si les NFT étaient un animal ?

Compliqué. Comme il y a énormément de projets, il y a énormément d’applications et que ça se multiplie … des pingouins, des pingouins sur une banquise 

Si les crypto-monnaies étaient un animal ?

Un aigle ou un oiseau voyageur. En fait, ça permet de faire des transactions de manière très rapide. Et les crypto-monnaies, c’est quand même un petit peu le produit roi aujourd’hui. Donc un aigle.

Si la blockchain était un animal ?

Des fourmis. Un groupe organisé, chacun à son poste.

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