Membres de l’équipe, client.e.s, partenaires, femmes, hommes. Nous ne pouvions pas rester sans voix.
My body, my rules.
Ça fait 55 ans que je m’applique à devenir une femme libre et épanouie, indépendante et dans la transmission – Bref, un être humain décent.
À grand coup de curiosité, de rencontres, de découvertes, de déconvenues et d’esprit critique.
Et de militantisme que je ne cache pas.
Certain.es pourront penser que ce n’est pas la place d’une agence. Je m’en moque.
Je suis femme, mère, fille, soeur, tante et grand-mère – Je veux que les femmes puissent choisir librement leur contraception et avoir recours, si elles le souhaitent, à l’interruption volontaire de grossesse dans un cadre médical sûr et respectueux.
Voici ma réaction à la décision de la cour Suprême des États-Unis :
JAMAIS UN ÊTRE HUMAIN NE DEVRAIT POUVOIR DÉCIDER DE CE QU’UN AUTRE ÊTRE HUMAIN PEUT FAIRE DE SON CORPS.
NI LES HOMMES.
NI LES FEMMES.
JAMAIS.
—
Attention à la lame de fond !
Depuis 42 ans, je tente de mener ma barque tantôt sur des mers d’huile tantôt en pleine tempête. Capitaine de ma vie, moussaillon de mes rêves. Je navigue à vue, je rame, je tangue, j’écope, je chavire selon les vents contraires ou favorables. Pour me maintenir à flot, je peux compter sur ma famille, mes amis, mon éducation et un apprentissage au fil de l’eau.
Je pense que les droits gagnés par les femmes, par les hommes, par les êtres humains devraient être insubmersibles.
Je suis homme, père, fils, frère, oncle, parrain – Je veux que les femmes puissent choisir librement leur contraception et avoir recours, si elles le souhaitent, à l’interruption volontaire de grossesse dans un cadre médical sûr et respectueux.
Voici ma réaction à la décision de la cour Suprême des États-Unis :
CETTE DÉCISION EST UN PREMIER COUP DE BOUTOIR ASSÉNÉ AUX DIGUES QUI PROTÈGENT LES LIBERTÉS DE L’ÊTRE HUMAIN. SI ON LAISSE FAIRE CETTE FOIS-CI, DEMAIN CE SERA UN RAZ-DE-MARÉE QUI REMETTRA EN CAUSE TOUTES NOS LIBERTÉS À DISPOSER DE NOTRE CORPS.
—
Abortion is health care. Period.
Growing up in New York City, I was surrounded by strong, empowered women. My teachers, my sisters, my friends, strangers on the street even. In New York, women are encouraged to be independent, resilient, and loud. Empowered by the women around me, I gained a sense of confidence as a young woman living in New York City and Paris.
When I heard about Roe v. Wade decision- I felt that confidence wither. If my own country does not respect me, my basic human rights, and those of all the women around me, how am I supposed to feel confident, or safe?
My jaw dropped after reading Roe v. Wade had been overturned. I cried, and had multiple women, family and friends calling me crying as well. We all had the same sentiment, simply put: it’s scary to be a woman in the United States.
This decision goes against everything I was brought up to believe about myself, about America, and about my freedom and personal autonomy. I guess that’s the most confusing part.
Abortion is health care, and everyone should be able to decide what they want to do with their own bodies!!! Period.
—
Dire à mon enfant que je l’ai choisi
Je suis une femme de 36 ans et je suis devenue maman à 18 ans.
Je suis aujourd’hui entrepreneuse après avoir été collaboratrice politique pendant 10 ans.
Aujourd’hui, je peux dire à mon fils que je l’ai choisi. J’avais le choix. Devenir maman à 18 ans, à la fin de mon année de Terminale, ça n’allait absolument pas de soi. Et 18 ans après, je suis heureuse d’être là où je suis avec mon garçon qui a grandi et devient lui-même adulte.
Mais j’aurais pu faire un autre choix. Parce que c’était mon corps, ma décision, mon avenir, ma vie qui étaient en jeu.
Quand je vois cette décision de la Cour Suprême des Etats-Unis, c’est la colère qui prend le dessus.
Parce que je veux que toutes les femmes puissent dire à leur enfant que leur naissance était attendue, même si la situation n’était pas idéale.
Parce que personne d’autre que moi ne doit pouvoir m’imposer des décisions aussi lourdes qui pèseront sur ma santé (et uniquement la mienne), sur ma vie personnelle, affective et sur ma vie professionnelle (et uniquement la mienne).
Les conséquences sont pour moi ? Alors la décision est pour moi aussi. Et n’appartient à personne d’autre.
—
En tant que jeune femme, je considère la décision de la Cour Suprême américaine comme une attaque non pas simplement faite aux femmes américaines, mais à toutes les femmes. J’ai une pensée particulière pour les femmes précaires, puisqu’il va sans dire qu’une femme qui en a économiquement les moyens pourra voyager vers un Etat où l’avortement est légal et obtenir un avortement à moindre risque le cas échéant. Pour les autres ? Le cintre, ou sa version moderne et tous les risques que cela implique.
Car répétons-le une fois, deux fois, cent fois si nécessaire : Une femme avortera si elle souhaite avorter, que ce soit légal ou non n’a pas d’influence sur sa décision. Le mouvement pro life n’a donc de “pro vie” que le nom. C’est un droit inaliénable, humain que l’on pensait acquis en Occident qui est aujourd’hui remis en cause, et me reviennent naturellement en tête les mots de Simone De Beauvoir : “N’oubliez jamais qu’il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devrez rester vigilantes votre vie durant”.
Rappelons enfin que les hommes sont aussi concernés par le contrôle des naissances par l’Etat. Fertiles depuis leur puberté jusqu’à leur mort, quand une femme est fertile en moyenne 5 jours par mois, durant une trentaine voire une quarantaine d’années, la responsabilité de la grossesse n’est pas l’apanage des femmes. Il leur revient donc aussi de porter le combat pour le droit à l’IVG et de se responsabiliser en participant à la contraception dans ou hors du couple.
—
Parce que 9 vieilles personnes en ont décidé ainsi.
Je suis une femme de 38 ans, et du plus loin que je me souvienne (30 ans au moins) j’ai toujours su que je ne voulais pas d’enfant. Pourquoi ? Parce que ce n’est pas moi ; parce que ce n’est pas de cette manière là que je sais devoir me réaliser dans cette vie. Dans cette vie, où j’ai eu la chance de ne pas me faire violer par tonton avant mes 18 ans, de ne pas me faire mettre la pression du « sans capote » par mes petits amis du lycée. Dans un pays où j’ai pu faire dépister à temps, et opérer gratuitement, en urgence, la grossesse extra-utérine qui aurait pu me coûter la vie. Un pays dans lequel mes stérilets ont été remboursés par la Sécu, de même que la vasectomie de mon conjoint.
Tant de chances qui, pour « normales » qu’elles me semblent, ne sont aujourd’hui plus offertes à une partie des adolescentes américaines, parce que 9 vieilles personnes en ont décidé ainsi.
—
Protéger la liberté des générations futures
À 40 ans, j’ai été une jeune fille et j’ai traversé de nombreuses étapes de la vie de femme et maintenant de la maternité. À chaque étape, j’ai été libre de faire des choix et je chéris mon droit de pouvoir choisir ce que je fais de mon corps et quand. J’espère qu’il en sera toujours de même pour ma fille.
J’ai vu le monde changer de façon positive au cours de ma vie, en termes de liberté d’être qui on veut être, d’embrasser et de comprendre son identité. J’ai été témoin de la bataille qu’il a fallu mener (qu’il faut encore) pour que cela soit possible. Je crains que cette décision de la Cour suprême des États-Unis ne soit que la partie émergée de l’iceberg qui fait reculer tous les progrès accomplis jusqu’ici.
Voici ma réaction à la décision de la cour Suprême des États-Unis :
Concentrez votre peur, votre colère et votre pouvoir sur l’arrêt des dégâts que nous causons à notre planète, plutôt que sur l’arrêt des progrès que nous avons réalisés pour l’égalité de l’humanité.
—
Quel modèle féminin pour demain ? La servante écarlate retourne à la case départ
Dans un monde fait de Wonder Woman, d’héroïne quotidienne, de modèle d’émancipation et d’égalité des sexes valorisé pour inspirer et trouver sa voie…. On se réveille depuis quelques jours dans une curieuse dystopie ou avec une sacrée gueule de bois.
Comment un pays où Kamala Harris est devenue la première femme vice-présidente peut-il retourner au temps des sorcières de Salem ?
Revenir totalement sur la légalisation de l’avortement place les Etats-Unis dans le camp des pays rétrogrades et écorne serieusement l’image de l’american way of life… Outre l’impact international, cela laisse la porte ouverte de fermer prochainement l’accès à l’éducation sexuelle, l’autonomie, la propriété de son corps, le droit des minorités… Car interdire d’être libre de soi par chaque État ne représente pas mieux qu’une atteinte à la liberté d’être maître de ses choix.
Au final, c’est renier Rosa Parks, Amelia Earhart, Carrie Fisher, Gertrude Stein, Joséphine Baker et museler la prochaine génération de femme libre et indépendante.
Il va falloir alors beaucoup de courage aux Américaines pour se lever, combattre et vivre 24/24 avec la gueule de bois… Mais il faut aussi qu’elles sachent, que dès maintenant nous sommes là et que nous ne lâcherons rien car ce combat provoquera un raz de marée de voix dans le monde.
J’ai 35 ans et j’ai grandi dans une famille gérée par 3 générations de femmes indépendantes, bosseuses qui n’ont jamais caché qu’elles portaient la culotte et prenaient les décisions. Je n’ai jamais mal vécu, jamais souffert. Ma mère a été une mère célibataire avec 3 boulots qui dès 20 ans a voulu avoir des enfants quand elle l’a voulu, de la manière qu’elle a voulu et avec qui elle a voulu…
Alors oui, j’ai mal à mon Amérique, j’ai peur pour mes amis… Mais, je me sentirais encore plus mal de m’être planqué et de n’avoir rien écrit pour faire entendre ma voix.