Tendances économiques, digitales et métiers Quels sont les prochains bouleversements du secteur de la beauté en France ?

La Tech ne cesse de modifier le visage du secteur de la beauté et de la coiffure, aussi bien pour les consommateurs que pour les professionnels. L’arrivée des smartphones a profondément transformé les usages de consommation. Pour les professionnels de la beauté/coiffure, cela s’est matérialisé par l’informatisation des instituts et salons de coiffure : caisse connectée, agenda électronique, borne interactive, réservation en ligne, il est désormais possible de gérer son salon depuis n’importe où, avec une tablette ou un smartphone. 

Dans cet environnement hautement digitalisé et dans l’immédiateté, les professionnels de la beauté et de la coiffure doivent sans cesse réinventer leur métier, leurs offres et le parcours d’achat. A l’aube de cette nouvelle décennie, de nombreux bouleversements sont attendus dans le domaine de la beauté. LeCiseau.fr livre les 3 tendances clés du secteur à l’horizon 2030.

La digitalisation complète de la prise de rendez-vous 

D’abord appliquée aux secteurs du tourisme, de la restauration et même du médical, la réservation en ligne a connu un véritable succès auprès des consommateurs. Booking, LaFourchette, Doctolib, de nombreuses applications ont vu le jour en quelques années comptabilisant des millions d’utilisateurs par jour. Arrivée beaucoup plus tard dans le secteur de la beauté/coiffure, il est désormais possible de réserver son coiffeur en ligne via des platefomes telles que LeCiseau.fr, Balinea ou Treatwell. Mais si 1 millions de français vont chez le coiffeur chaque jour, seuls 10 000 passent par les plateformes de réservation en ligne (soit 1%). Un pourcentage qui devrait passer à 50% dans la prochaine décennie.  

En parallèle, l’ultra-connectivité des consommateurs a développé des comportements d’achat basés sur l’immédiateté. La nouvelle génération consomme “tout, tout de suite” via des applis.  Selon LeCiseau.fr, déjà plus de la moitié des réservations se font le jour même. Si historiquement, les salons proposent une offre de sans rdv à leur clientèle, la culture de l’instantanéité développée par le monde numérique a rendu les consommateurs très sensibles à l’attente, annonçant ainsi la fin du “sans rendez-vous” et la montée en puissance du “rendez-vous à la dernière minute”..  

Transparence et variabilité totale des prix 

Avec l’essor de la réservation en ligne et du mobile, les professionnels ont dû adapter leur offre : vendre la bonne prestation, au bon prix et au bon moment. 

Cela se traduit par les formules d’« happy hour » et “last minute” basées sur le Yield Management qui entraîne une variation des prix en fonction de l’offre et de la demande.
Si la pratique est courante depuis plusieurs dizaines d’années dans les secteurs du transport et de l’hôtellerie, elle séduit désormais les instituts de beauté et salons de coiffure. Avec l’apparition de systèmes informatiques de plus en plus intelligents dopés à l’IA et aux algorithmes, la sophistication du Yield Management permet aux professionnels d’analyser toujours plus de données et d’adapter quasi-automatiquement les prix en fonction de l’affluence ou de paramètres variés tel que la météo.. 

Autre conséquence de la digitalisation : la transparence des prix. Les caisses connectées et les agendas électroniques, ont permis une augmentation rapide des réservations en ligne. Le site internet devient alors la première vitrine des commerçants, les obligeant à afficher les prix en ligne. Le consommateur peut désormais connaître l’addition finale avant même de rentrer dans un salon, permettant une meilleure maîtrise de son budget.

Transformation du métier : la fin du salariat dans la coiffure ?

Comme dans tous les secteurs, la tendance est à l’augmentation des indépendants, freelances et auto-entrepreneurs, avec pour objectif de gagner rapidement en notoriété. Comment ? 

Premièrement en maîtrisant sa communication grâce aux réseaux sociaux qui permettent désormais l’auto-promotion et l’auto-réalisation. Chaque professionnel indépendant devient sa propre enseigne, et gère sa propre communication fédérant tout une communauté autour de son travail. Plus besoin d’être une grande entreprise de coiffure avec un gros budget pour se faire connaître. 

Deuxièmement par la formation continue, devenu un véritable indicateur de  qualité.  Plus besoin de se former uniquement auprès des grandes enseignes ou des grands groupes (L’Oréal, Wella …) en étant apprenti coiffeur. Les formations en ligne, l’entraide sur des forums et des groupes facebook, ou encore les tutoriaux vidéos sur Youtube ont révolutionné la manière de se former à un métier. 

Enfin, la digitalisation du secteur a entraîné une hausse de la mobilité des professionnels : coiffeurs à domicile, location de fauteuil pour les coiffeurs freelance (ShearShare aux USA, WeChair en France), il est désormais possible de travailler où on veut et quand on veut.